Peintures, sculptures ont trouvé leur âme sœur dans ce projet inédit entre conférence et concert. Des musiques chantées font écho aux œuvres commentées en toute complicité pour que ces arts résonnent/raisonnent ensemble.
Histoire d’une rencontre entre une historienne de l’art, transportée par le beau et sa traduction dans l’art, et le duo déjà existant d’une pianiste et d’une chanteuse cherchant ensemble à relier musique et texte, sens et élan.
Tout d’abord une amitié née des temps de discussions parfois passionnées ; recherche d’un thème qui en amène un autre et un autre… : les héroïnes, les arbres, les saisons, l’eau, le voyage à travers une traversée européenne, Courbet et pourquoi pas l’atelier du peintre… et bien d’autres encore. Christiane se met ensuite à l’oeuvre pour trouver les perles susceptibles d’illustrer le thème qui va nous tenir en émoi pendant plusieurs semaines. C’est alors le grand déballage : arrêt sur des évidences et/ou des trésors cachés iconographiques, stylistiques, sur ses violons d‘Ingres mais aussi sur les petites prédilections d’Élise et les petits préférés de Natalie. Le résultat est toujours un mélange d’œuvres connues associées à des bijoux plus rares, très contemporains ou un peu délaissés et une trame dans laquelle des époques différentes embrassent des médiums variés : peinture, gravure, dessin, caricature, sculpture, installation…
Commence alors une recherche d’illustrations musicales à mettre en regard ; quelle musique, quel poète, quel compositeur, quel esprit, quelle émotion ? Un moment passionnant. Parfois il y a des évidences, par exemple le tableau de Friedrich et le Erlkönig [Roi des Aulnes] de Schubert. Parfois le temps enrichit notre pensée ; comment illustrer ou renforcer une caricature de Courbet pendant la Commune ? S’opère alors une succession d’associations avec des voies parfois sinueuses qui nous acheminent vers un appariement souvent étonnant, un territoire surprenant. Elle n’en demeure pas moins l’aboutissement naturel de notre réflexion préalable. Nous faisons alors feu de tout bois : air d’opéra ou d’opérette, chanson de cabaret, mélodies françaises ou étrangères, lieder, fado…. L’important semble être la création d’un fil de pensée, un fil d’Ariane… de l’œuvre à l’œuvre, que nous éprouvons afin qu’il soit ressenti par le public.
Ensuite, chacune travaille dans son domaine, le texte pour Christiane, la musique pour Élise et Natalie, s’ensuivent des répétitions musicales, puis des répétitions à trois ; travail de collage, de juxtaposition, d’insertion parfois de la musique dans le texte, sorte d’œuvre inédite réinventée, arrangement entre œuvres plastiques et musique ; oui le terme collage traduit bien cette synergie que nous insufflons entre les arts. Souvent, nous sommes nous-mêmes étonnées du résultat. Quelques ingrédients demeurent indispensables : le plaisir des yeux avec des œuvres variées, belles et surprenantes, le plaisir de la musique, le plaisir des textes choisis par les compositeurs, le plaisir de ces associations/accords, le plaisir d’inventer, de saisir des idées et des intuitions, de partager par là-même des instants de vie, des papotages, des rires … Et l’immense plaisir de le proposer dans des lieux variés, à des auditeurs prêts à ce voyage émouvant, à travers les arts, les sens, le tragique et le drôle, l’intellectuel et le sensuel…une partie de la vie et non des moindres. Bien sûr nous ne vous raconterons pas, les litres de thé, les chocolats, les apéros partagés, les confidences, les amours et les joies, les explosions de rire, les emballements chaque fois répétés pour un tableau, un chant, quelques notes de piano… Et oui, nous aimons faire nos collages, vous entrainer vers des rencontres entre les arts inattendues, les dégusterez-vous aussi ?
L’harmonie du temps qui passe, le fantôme crépusculaire, un coucher du soleil qui prend la fougue de l’aurore, le printemps qui prend la forme d’un sacre, les Dieux qui font leur crépuscule, les saisons de la vie, la poésie des Nocturnes de Whistler ou celle de Debussy ou plus simplement les quatre saisons ont alimenté le regard que les peintres et compositeurs portent sur le monde ...
Les sens, comment les éveiller ? Comment faire naître le ravissement chez le regardeur ? Les artistes tentent de susciter un plaisir sensoriel pour nous autres spectateurs. Le Nu est le grand vainqueur de ce dessein, à commencer par L’Origine du monde de Courbet ou une coquetterie de Fragonard ou encore le fameux Portrait présumé de Gabrielle d'Estrées et de sa sœur mais pas seulement !
De tout temps, l’arbre accompagne la vie artistique. Générateur de symboles, l’arbre signifie un paysage mais il est aussi le véhicule de l’âme, des idéaux de l’artiste. Dès que l’homme devient artiste, il domestique la forêt, il domestique les troncs, les branches pour en faire un motif de recherche plastique. L’arbre c’est aussi un acte politique ; il est riche de sens pour de nombreux artistes.
C’est au début du XIXe que naît ce grand courant d’histoire de l’art en réaction au siècle précédent. C’est la passion qui prédomine et le mal de l’âme que les artistes souhaitent traduire. Le romantisme incarne la primauté de la couleur sur le dessin.
Archétypes, idéales, allégoriques, mythologiques, les grandes figures féminines, les reines, celles prêtes à monter sur les barricades, les femmes de Lettres ou les saintes aux destinées tragiques fascinent peintres, sculpteurs et compositeurs. Des illustres aux héroïnes, il n’y a qu’un pas, que les artistes franchissent aisément. Ces femmes fortes nourrissent l’héroïsme féminin. Cléopâtre, Atala, Charlotte Corday, Esther, Madame Récamier, Marie-Antoinette,… les artistes en proposent des interprétations conformes à celles de l’imaginaire collectif. Musique et art plastique se nourrissent de cette riche iconographie, traversant les siècles sans jamais s’essouffler.
L’animal ? Sans doute l’un des premiers sujets graphiques de l’histoire de notre civilisation. Au-delà de l’art pariétal, cet être pas si éloigné de l’humain fascine les artistes depuis des siècles. L’iconographie de l’animal est un champ infini : il agrémente les tableaux de genre, les tableaux de chasse, les natures mortes. Il enrichit le discours de la scène par sa symbolique. C’est seulement à partir du XVII e siècle que sa représentation devient un genre particulier de la peinture occidentale. Il est un art qui nécessite une patiente observation tout en délicatesse pour pénétrer l’âme animal. Autour de Poulenc, Wiener, Ravel, Kosma, Stravinsky,… en regard d’œuvres de Goya, Barye, Courbet, Chardin, Damien Hirst,…
Courbet l'a dit, martelé, et a fini par en faire une sorte de slogan publicitaire : la nature est sa seule maîtresse, elle fait corps avec lui-même. Le paysage chez Courbet est le reflet de son âme, une ouverture à sa recherche esthétique avec parfois des paysages habités de ses scènes de pêche, de chasse. Le paysage lui offre l’opportunité d’exploiter le concept de la série. Aussi, transcende-t-il cette nature pour en faire un objet politique avec toute sa ferveur à l’égal de son coup de pinceau sur une abondante texture picturale. Autour de Berlioz, Schubert, Kœchlin, Grieg,… en regard d’œuvres de Courbet.
Durant les temps troublés de la Commune qui fédère des sentiments exacerbés, la caricature prend toute sa place dans la presse illustrée, au moment où la photographie n’est pas encore à ses heures de majesté. Dans cette période d’extrême tension politique, la caricature joue un rôle clé ; pro- communarde, anti-communarde, pro-versaillaise, anticléricale, elle se déchaîne. Caricatures autour de musique de Poulenc, Ravel, Weil, Offenbach,…
L’héritage ? Nombreux sont les artistes qui se positionnent en héritiers de leurs prédécesseurs protagonistes de l’histoire de l’art. Cette transmission/filiation se situe à plusieurs niveaux. La citation des ainés se traduit par l’utilisation d’œuvres ou d’artistes qui appartiennent désormais à la mémoire collective comme Courbet, Manet, La Joconde ou encore Le Radeau de la Méduse et bien d’autres, la filiation peut s’en tenir à la technique comme la “touche de Van Gogh”, aux procédés de création, etc...
3 juin 2023
Centre Diocésain, Besançon
4 février 2023
Centre Diocésain, Besançon
17 décembre 2022
Centre Diocésain, Besançon
12 juin 2022
Centre Diocésain, Besançon
30 mai 2021
Centre Diocésain, Besançon
24 novembre 2019
Salle des fêtes d'Arcey (25), dans le cadre des festivités Courbet 2019
13 juillet 2019
Ferme de Flagey, à l'occasion des 10 ans de la ferme
27 mai 2018
Centre Diocésain, Besançon
26 mai 2019
Centre Diocésain, Besançon
6 octobre 2018
Musée Garret, Vesoul (70) pour les xx ans des Amis du musée de Vesoul
8 avril 2018
Prestation privée
25 mars 2017
Prestation privée
12 février 2017
Ferme de Flagey dans le cadre de l’exposition «Rivières sauvages»